Poisson à face humaine de Liu Xinwu
Comme vous pourrez le constater au vu du nombre de pages, le livre est extrêmement court et en effet puisqu'il s'agit en fait d'une simple nouvelle. Le récit se passe à Pékin dans un taxi conduisant notre narratrice à l'aéroport. Naturalisée américaine, on ne connaît pas les circonstances de son retour en Chine mais le trajet en voiture, déterminant, lui permet de se remémorer son passé. Pendant la Révolution culturelle, elle a aimé un jeune homme chinois passionnément, et croit reconnaître dans le chauffeur de taxi l'amant passé.
On assiste donc aux tergiversations et aux doutes de cette femme tiraillée entre sa nouvelle nationalité et son passé dont elle n'arrive pas à se défaire.
Quant au titre, il évoque des poissons à l'aspect étrangement humain qui font surface dans ses souvenirs comme dans l'étang où la protagoniste se rendait dans son enfance.
J'en ai peut-être déjà trop dit tant le livre est un condensé de deux époques troublées politiquement qui confrontent deux modes de vie diamétralement opposés.
Une bonne entrée en matière pour ceux qui craignent de ne pas accrocher à l'ambiance chinoise ! De plus j'avais énormément apprécié la couverture. Ma note ne sera par contre pas très élevée car mon bémol concerne la longueur : parce que c'est décidément trop court et qu'on ne peut laisser divaguer son imaginaire tant tout est pesé et millimétré.
On aurait aimé savoir qui est cette femme et le motif de son retour vers la patrie originelle.
6,5/10
Poisson à face humaine - Liu Xinwu ; traduction de Roger Darrobers (Ed. Bleu de Chine, Coll. Chine en poche, 2004, 59 p.)