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Chez Mélopée
2 mars 2010

Un garçon convenable de Vikram Seth

9735_mediumUne histoire foisonnante que ce roman fleuve ! En 1200 pages en grand format j'ai été transportée dans l'Inde des années 50, temps lointain aux mœurs bien plus convenues que les nôtres. Entre le dépaysement dû au cadre du récit : Calcutta, Brahmpur... et j'en passe ; on explore des villes poussiéreuses bien que vivantes et animées.

Il faut dire que l'Inde est un pays que je rêverais de découvrir. Il m'est arrivé de regarder des films de Bollywood, de rêver devant une escale de Pékin Express là-bas mais jamais ô grand jamais je n'ai entrepris ni même songé sérieusement à me rendre là-bas. Déjà car il paraît que les contrastes de richesse sont énormes et qu'à même la rue on est pris aux tripes. Alors voilà, ce livre a été mon échappatoire et je ne le regrette pas.

Lata est le prétexte de ce roman. Je dis bien prétexte car en fait, tout un monde l'environnant vient lui voler la vedette et concentrer l'attention sur un contexte politique ombrageux, des mœurs traditionalistes décrites comme des instants volés. J'ai aimé toute cette peuplade de personnages, pas tout à fait héros car imparfaits et en lutte avec leurs idéaux mais tous sensiblement ancrés dans la réalité.
Je ne sais si un résumé a été fait et il me semble qu'il est impossible de dégager la trame si ce n'est qu'au départ une jeune fille, Lata Mehra, est en âge de se marier, du moins c'est le profond désir de ses parents. Tout au long du roman on s'efforcera de déterminer quels peuvent être ses prétendants et vers qui se tournera-t-elle au final. Quoique le choix est volontiers influencé par la famille, soucieuse de l'appartenance religieuse et de la caste à laquelle elle appartient, qui l'empêche de jeter son dévolu sur n'importe quel jeune homme.

On est pris dans un monde d'odeurs, d'obligations et de fêtes. Ce sont justement tous ces événements nouveaux qui rendent la lecture si attractive et prenante. Car, au-delà de Lata, c'est sa famille qui prend une place de choix, ses frères et soeurs ainsi que les familles de tous les hommes qu'ellae rencontre. Ainsi, je qualifierai le récit d'élastique car il est au fur et à mesure plus étendu pour revenir en toute fin à notre héroïne.
J'ai apprécié de découvrir les quatre familles si vastes et pourtant si soudées ainsi que tous les personnages secondaires mais qui parviennent à pimenter l'histoire.

Enfin, je tiens à rendre hommage à Vikram Seth pour cette œuvre maîtresse car le fil conducteur est habilement dissimulé et inflexible. On se demande où l'auteur nous mènera et dans quelles affres amoureuses il nous fera tomber. Le livre s'ouvre sur un mariage et se termine par un mariage ce qui a été une sorte de piqûre de rappel de la tradition persistant et s'imposant comme l'heureuse fin d'un film de Bollywood. Comment s'appelle d'ailleurs ce procédé de parallélisme entre une fin et un début qui se passent de la même manière? Le mot m'échappe...
En résumé et bien qu'il est très réducteur et insuffisant de se contenter de cette vision d'ensemble, je vous invite à vous plonger dans cette œuvre. Lecture laborieuse pour ma part car le temps et les travers quotidiens ont été longtemps de grands obstacles dans mon avancement mais j'en ressors abasourdie.
Et pour qualifier le livre je citerai le grand Edmond Rostand : "C'est un roc ! ... C'est un pic ! C'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap? C'est une péninsule !" Et en effet, Vikram Seth a eu du nez !

Un garçon convenable - Vikram Seth ; traduction de Françoise Adelstain (Grasset, 1995, 1223 p.)

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Commentaires
L
J'ai adoré cete lecture (lu il y a quelques temps déjà, bien avant le blog). Et Vikram Seth est un auteur à découvrir ! ;-)
M
@ Schlabaya : Moi pareil ! Mais c'est vraiment ce grand bain en culture indienne qui m'a donné d'approfondir avec d'autres auteurs. Et plus je lis de critiques, plus je me dis que j'ai encore beaucoup à apprendre !<br /> <br /> @ Hilde : Eh oui je crois que c'est le mieux car moi ça m'avait frustrée de le laisser et de ne pas voir avancer les pages. Car c'est toute une ambiance dans laquelle il faut se remettre et on lirait bien d'une traite une bonne cinquantaine ou centaine de pages !
H
Comme toi, je rêve de découvrir l'Inde. Je suis fascinée par la civilisation indienne depuis pas mal d'années maintenant. Je ne connais pas ce roman mais ton billet me donne bien envie. Idéal peut-être pour de longues vacances. :-)
S
il est trop long pour que je le lise actuellement, mais je le note. J'ai lu deux romans d'auteurs indiens, l'un très récemment, et ça me donne envie d'en lire plus.
M
@ Choco : Et je te comprends, voilà un pavé qui reste en mémoire de par sa trame centrée sur une famille bien sympathique.<br /> <br /> @ Tiphanya : Ca me fait sourire car j'ai achevé Autant en emporte le vent fin février (coïncidence...) et que j'ai eu cette même impression : c'est tellement fourni et dense en informations que si on ne prend pas en note toutes les étapes dès le début, on se retrouve un peu semé. Comme si on avait bien intégré le fil conducteur mais pas tous les tenants de l'action. Je te rejoins !
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