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Chez Mélopée
5 mars 2010

Ailes d'Aprilynne Pike

C'est avec une grande impatience et tout autant d'attente que je me suis jetée sur le premier volet de la tétralogie initiée par Aprilynne Pike. En ayant entendu de forts bons échos, j'avais tenté de l'acheter sans succès car indisponible et c'est une Québecoise du forum du club des rats qui m'a permis de le lire. Merci à elle pour ce LV qui a tenu toutes ses promesses.

ailes

Laurel est une adolescente de 15 ans un peu comme toutes les autres, une jeune fille mal dans sa peau, fraichement débarquée à Crescent City, en Californie. Tout est d'autant plus nouveau que Laurel, qui vivait avant retirée avec ses parents dans une demeure isolée d'Orick, en Californie, doit maintenant se confronter au monde, se faire un cercle d'amis et lutter contre ses souvenirs si heureux d'une vie paisible. Car la jeune fille a jusqu'à présent étudié à domicile, a été autonome et a vécu sans rendre de comptes à personne. C'est donc avec appréhension qu'elle découvre un nouveau système scolaire, un rythme réglé, une discipline à laquelle se conformer. David, élève de sa classe, vient heureusement à sa rescousse et offre son aide dans les premiers jours synonymes d'angoisse. Lui est le play-boy dont toutes les filles rêvent, il est décontracté et charmant sans se forcer.
On entame un processus d'adaptation normal et c'est alors qu'un phénomène bien plus étrange vient perturber notre Laurel qui pensait que le wagon était sur les rails. Oui car l'action prend un tour fantastique avec l'apparition dans le dos de la jeune fille d'une bosse qui croît dangereusement. Qu'est-ce, si ce n'est la puberté qui se manifeste à un endroit un peu douteux?
Laurel n'y prête garde jusqu'à ce que la bosse, douloureuse et de la taille d'une balle de softball, se transforme en ailes. Ou si ce n'est des ailes c'est bien des jeunes pousses couvertes de pétales que notre héroïne découvre un beau matin. Irréelle que cette splendide plante qui a pris corps dans son tronc pour venir fleurir à même la peau.

Le passage est beau et on se figure l'éclosion comme précipitée par la lumière du jour :

Laurel, fascinée, fixait les pâles choses avec de grands yeux. Elles étaient terriblement belles - trop belles pour l'exprimer en mots. Laurel se tourna de nouveau vers la glace, son regard sur les pétales voltigeant à côté de sa tête. Ils ressemblaient presque à des ailes.

C'est donc tombant des nues que notre héroïne compose avec ce membre végétal en plus. Le dissimulant à sa famille, à ses amis, elle finit par se confier à David, celui en qui elle trouve une oreille compréhensive et attentive.
Mais Laurel, malgré la magie des instants, malgré sa spécificité hors du commun cherche à comprendre la source du problème. Elle tente de revenir à ses racines (c'est le cas de le dire) en retournant à Orick, dans la demeure où elle a grandi, arpentant le nature environnante en quête de réponses. Et c'est au détour d'une de ces promenades qu'elle rencontre Tamani, jeune homme peu surpris de la protubérance qui pousse en haut de son dos. Car Tamani est un être comme elle, c'est plus exactement un homme-fée, un gardien de royaume qui se doit de protéger les siens.
Entre son ancienne maison, menacée d'être rachetée par un agent immobilier peu scrupuleux et cette rencontre qui la désarçonne, Laurel doit revoir l'équilibre de son monde, se confronter à la réalité des choses derrière l'étrangeté des apparences.
Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises puisque le peuple des fées semble lui sur la sellette face à une peuplade nettement plus redoutable et malfaisante. Pourquoi Laurel est-elle dotée d'ailes? Pourquoi est-elle aux prises avec un mal étrange qui semble toucher les siens? Telles sont les énigmes qui restent à résoudre dans ce premier volet très prometteur et innovant.

J'ai été happée par l'histoire. Car ce monde étrange est aussi fascinant de par bien des aspects : les fées sont auréolées de mystère et on est tout bonnement accroché à cette histoire emplie de magie. Tous les ingrédients sont là : le suspens, un réalisme qui bascule dans la magie, une bonne dose d'amour et un style alerte et incisif. Bien sûr il y a des soucis de traduction qui m'ont plus fait rire qu'autre chose : "formidable" est employé à tout bout de champ pour désigner les gens, les situations... C'est formidable non? :)
Mais je relève ce souci de traduction uniquement pour pointer un défaut qui n'a été, en fin de compte, que mineur. Car on glisse sur le vocabulaire parfois imprécis, on se figure malgré tout les choses nettement. C'est un monde qui, tout comme Forks ou Poudlard, ne demande qu'à exister et qu'on se fait un plaisir de bâtir à petits pas. Plus on avance, plus on se prend à désirer que les créatures apparaissent à tous les coins de page. Eh oui, en somme on se prend au jeu !
Un excellent livre qui augure une suite des plus prometteuses et que je guetterai avidement !

Merci à la bonne âme qui m'a communiqué ce livre tout aussi bon. Vivement qu'il fasse du vent, des vagues et s'enracine parmi nous !

Ailes - Aprilynne Pike ; traduction de Linda Leith (AdA, 2009, 333 p.)

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Commentaires
M
@ Chaussettes : Effectivement, ce roman convient parfaitement aux ados et pré-ados. Et les adultes s'y retrouvent aussi. <br /> <br /> @ Louve : Merci à toi ! Oui ce roman a sans doute quelques défauts mais pour un premier volume de saga, il tient toutes ses promesses et incite à lire la suite.
L
Dans l'ensemble c'est un roman très sympa mais qui a ses petits défauts. Dans l'ensemble cela reste une lecture agréable. J'aime beaucoup ton avis!
C
a votre avis ce livre est destiné à quel tranche d'âge (attention pas quel âge mais quelle tranche) est-ce un roman tel que harry potter ou twilight destiné aux ados pour lequel les adultes peuvent se lancer ?<br /> merci !
M
@ MyaRosa : Ravie que tu aies pu mettre la main dessus et qu'il t'ait convaincue. Le deuxième serait pour très bientôt. Sur mon forum de lectures, celle qui m'avait passé le premier va mettre le deuxième en LV. Alala, je m'en réjouis !<br /> Quant à la traduction, oui j'ai trouvé que certaines formulations n'étaient pas très naturelles pour un français lambda. Mais peut-être que c'est justement parce que c'est tout simplement à la mode québécoise. Mais ça ne m'a pas dérangé, ça lui donnait au contraire un côté très frais.
M
Pour la traduction, tu ne penses pas que c'est du à la version québecoise ? Moi ce qui m'a le plus fait rire, c'est les "Hé" à tout bout de champs pour se dire bonjour! :)
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