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Chez Mélopée
26 mars 2010

L'attrape-coeurs de J. D. Salinger

Lecture qui a été programmée dans la foulée, à l’annonce du décès de son auteur, celaattrape_coeur_180x300 a été une bonne excuse pour moi pour me plonger dans ce classique qui a été best-seller en son temps. Combien de fois m'avait-on parlé de ce livre en me garantissant un volume plein de promesses? A titre d'anecdote, Wikipédia nous fait savoir que l'assassin de Lennon avait un exemplaire sur lui tout comme celui qui avait tenté d'assassiner Donald Reagan. "Drôle" de coïncidence qui montre que le livre était partout et pas que chez les jeunes !

J’ai beaucoup aimé le début de ma lecture et ce, pour une seule raison, c’est que c’est ma petite sœur qui m’en a fait la lecture et qu’elle semblait tout aussi intriguée voire plus curieuse de la mise en place des lieux et des personnages. Car d’emblée le livre peut provoquer deux phénomènes : la surprise de tomber sur un jargon adolescent qui n’est plus du tout au goût du jour – même pour les plus adeptes du détournement de langage – et le sourire de voir l’effronterie d’un jeune garçon qui a l’air bien mal parti dans la vie.

"Les Égyptiens, c'était votre sujet en option. Ça vous intéresserait d'entendre ce que vous avez trouvé à raconter?"
J'ai dit "Non Monsieur. Pas tellement".
Il a lu quand même. Les profs on peut pas les arrêter quand ils ont décidé quelque chose. Ils font comme ils ont décidé, c'est tout. [...]
Et il fallait que je reste assis là, à écouter ces conneries. On peut dire que c'était un sale coup.
(p.21)

Car Holden – c’est son nom – vient d’être renvoyé pour la énième fois de son lycée et loin de se démonter il est prêt à quitter la structure scolaire et à se lancer dans le grand monde. Adieu Pencey, vieux collège misérable aux péquenauds de profs, bonjour New York et ses illuminations ! Autant vous dire qu’Holden a de la marge dans son apprentissage de la dure réalité des choses : de la nécessité d’étudier, de celle de s’adapter pour faire sa place, tout ce que lui n’a pas encore intégré. A 16 ans, cela parait normal de vouloir mener son bout de chemin. Entre les parents qu’il redoute, les profs moralisateurs et sentencieux, mieux vaut se trouver des compagnons plus empathiques.

Dans ce livre on assiste donc à la fugue de trois jours de notre héros déambulant dans un New York trop grand pour lui, dont les codes ne sont pas forcément outre passables. On sent un Holden un peu perdu, qui file de bar en bar à la recherche de… quoi d’abord ? Un ailleurs ? Un refuge ? On ne sort pas du livre avec des réponses, on s’interroge juste sur les motivations de cet ado en mal de liberté. Il nous fait rire avec ses phrases qui se terminent toujours par des « et tout », à avoir peur des filles et surtout lorsque cela devient sérieux. Car même lui le sait : il est écartelé entre l’enfance où il était choyé et plein de rêves, et cette vie d’adulte où il ne veut tremper qu’un pied par peur de s’y perdre. Alors il rappelle des connaissances, tente de lier des « amitiés », fonce au bar en espérant que le patron l’autorisera à consommer de l’alcool (ni vu ni connu, il prend de grands airs pour tenter de berner les « vieux »). Mais le retour aux sources est inéluctable : d’autant plus qu’il voue un grand amour à sa petite sœur Phoebé qui est pour lui une référence en matière de force de caractère et d’instinct de vie. On a du mal à se figurer qu’il pourrait continuer son errance alors que sa famille est encore tout pour lui.
Entre la crainte d’être rejeté lorsque ses parents apprendront son renvoi et son immense envie de demeurer un modèle pour la soeurette, là aussi Holden doit faire des choix et prendre ses responsabilités.


Soit, c’est un livre qui m’a amusée et divertie un petit moment mais de là à comprendre l’engouement suscité dans les années 50, j’avoue ne pas avoir bien compris les ficelles qui auraient fait de ce livre une grande œuvre. Je veux bien que Salinger ait du style, du panache et de la gouaille par l’intermédiaire d’un narrateur effronté et rebelle mais ce récit de vagabondage ne m’a pas interpellé plus que cela. C’est tout au mieux une lecture de plage, ou au moins un charmant moment de retour à une adolescence bien éloignée – eh oui, il fut un temps où j’ai dû connaître cette assurance toute enfantine -. J’avais eu vent que les nouvelles de Salinger valaient le détour alors je veux m'y coller car j'aime persévérer quand je sens qu'il y a du potentiel. Ayant acheté en plus Franny et Zooey, je pense que dans peu je pourrais dire que j’aurais lu tout Salinger. Même si je suis loin de qualifier cette lecture d’échec, j’avoue avoir eu une pointe de déception en tournant la dernière page à me dire « ah, ce n’était que ça ! ».
Peut-être aurais-je dû m’y mettre avant car il y a certains livres dont la lecture, avec le recul et le poids des années, perd doucement de son charme.

L'attrape-cœurs - J. D. Salinger ; traduction d'Annie Saumont (Robert Laffont, 2010, 252 p.)

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Commentaires
A
Un livre que je n'ai pas aimé. Je peux comprendre qu'il ait plu ou déplu à sa sortie, qu'il ait fait scandale aussi. Aujourd'hui, cela n'a rien de choquant mais j'ai du mal à comprendre pourquoi on l'a encensé de la sorte. Je n'ai pas du tout aimé le style, le vocabulaire, la phraséologie... Je n'ai pas achevé. Cela ne m'arrive pas souvent.
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