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Chez Mélopée
3 novembre 2010

La chambre des vies oubliées de Stella Duffy

Voilà un livre que j'ai lu voilà quatre ou cinq mois (eh oui j'ai un sacré retard !) mais qui me trottait encore dans la tête d'où ma critique, même tardive.

duffy

Le point de départ c'est le pressing mais pas que !
En effet, c'est toute la vie d'un quartier pauvre du sud de Londres qui se dessine à travers le prisme de ce roman choral. Je parle de roman choral car Robert (le propriétaire du pressing) cède la place à Marylin, Helen la jeune fille au pair embourbée dans une situation compliquée, ou encore à ce fameux poète jamaïcain qui trouve son inspiration dans la contemplation des autres. Et ce n'est qu'un petit aperçu de la foisonnante galerie de personnages qui se succède à tour de rôle dans le pressing ou dans le quartier proche.

Quoi qu'il en soit, l'histoire principale revient à Robert, tenancier consciencieux de son pressing depuis un paquet d'années. Après ces années de bons et loyaux services, il cherche un successeur pour reprendre l'établissement. Une annonce dans le journal et c'est Akeel, jeune Anglais d'origine pakistanaise qui se présente le premier. D'abord c'est la méfiance quant aux motivations du jeune homme et c'est leur vie en "colocation" qui va leur permettre de mieux s'apprivoiser. Car pendant 1 an Akeel doit apprendre la gestion du pressing dans l'optique de la reprise.
En croisant leur destin, les deux hommes vont vivre une expérience enrichissante d'ouverture à l'autre, d'apprentissage du monde et de leurs semblables. Car Robert garde ses petits secrets, soigneusement conservés, certains au coin de sa tête, d'autres à l'étage du dessus, reliques des propriétaires qui ont confié leurs affaires : tickets de métro, lettres ou listes de course, tout est bon pour garder une trace du temps passé.
Quant à Akeel, jeune marié à Rubeina, jeune femme dynamique et qui a de la suite dans les idées, il cherche à tracer sa voie, à assurer une stabilité à son ménage tout fraichement établi.

Voilà un roman qui d'une part permet de voir l'évolution d'une relation entre deux inconnus qui se sont bien trouvés, de voir la confiance s'établir au fil du temps pour le passage du flambeau.
D'autre part, ce roman permet de voir, comme à travers un kaléidoscope, la vie de ces petites gens du Londres d'en bas. Car tous ces gens qui se croisent ont leurs problèmes, leurs préoccupations et leurs petites misères. C'est quelque part assez touchant de prendre sur le vif les faits de la population locale, d'être introduit de cette manière dans les habitudes d'un quartier "sans histoires".
Le style est vif car cette alternance dans la prise de parole permet de rester attentif à la trame générale. On se sent que toutes les expériences personnelles ont un but commun : l'esquisse d'un quartier de Londres à travers le prisme de gens aux horizons très divers.

Vraiment un bon moment !

La chambre des vies oubliées - Stella Duffy ; traduction de Karine Laléchère (Grasset, 2010, 379 p.)

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Commentaires
M
@ Valérie : Merci, merci ! J'ai bien profité et reviens prête à bien profiter de la fin de l'année.<br /> <br /> @ Géraldine : Oui, comme tu le dis bien, je crois que tout amateur de Londres, de près ou de loin, trouverait son bonheur dans ce livre. Et l'écriture croisée est pleine de charme.<br /> <br /> @ La plume... : Eh bien alors je t'incite d'autant plus à le placer en LAL d'urgence à acquérir :)
L
Il est dans ma LAL et ton billet me donne encore plus envie de le lire!!!
G
L'esquisse d'un quartier de Londres.... Ce livre est pour moi qui ai vécu presque une année sur londres, dans un quartier du sud ouest !
V
Repose-toi bien à Nice!
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