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Chez Mélopée
28 avril 2011

La croisade de Carmody de John Tittensor

Et il faut que vous sachiez que Dieu n'est pas aussi infini que le disent les catholiques : il fait environ six cents mètres de diamètre et, même là, il est un peu faiblard sur les bords (citation de début de livre de Karel Capek issue de La fabrique d'absolu)

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De Tittensor, j'avais été très émue par Année zéro et sa profonde tristesse intrinsèque. C'est donc curieuse que je me suis procurée La croisade de Carmody, roman publié précédemment et nettement plus joyeux. Kevin Carmody, le personnage principal, quitte Londres où il séjournait en hôpital psychiatrique. Il revient en Australie, en banlieue de Melbourne, pour enterrer sa mère, décédée en son absence.
Sauf que, les préparatifs, loin de se dérouler comme prévus, mettent en lumière le corps de la défunte mère qui a été porté aux nues par deux clans de nonnes. Le premier Les petites sœurs de Hubbard (dans l'Ohio) veulent rapatrier le corps aux États-Unis. Il faut dire que Kathleen Carmody (la mère de Kevin) fait miracle sur miracle. Il parait donc normal qu'elle soit vénérée comme une figure sainte. Le deuxième ordre c'est les Filles du Grand Rêve, authentiquement australien.
Qu'a donc fait Kathleen Carmody pour être considérée comme la nouvelle égérie venue du Très-Haut? Eh bien, peu avant de mourir elle est sortie dans le jardin, est restée comme suspendue à sa barrière et un halo de lumière émanait d'elle à travers le portillon.
Kevin Carmody, qui croyait sortir de chez les fous pour de bon y retourne la tête la première avec cette histoire de mère lumineuse pouvant faire des miracles. Et la barrière de son jardin est devenue l'"Authentique Barrière" que tout le monde s'arrache. C'est non seulement le corps que les saintes veulent préserver mais aussi cette relique pleine de promesses.

Moi je me dis juste après ce livre que John Tittensor a une imagination des plus débordantes. Comment a-t-il pu imaginer un McDorémi, un père dont le nom est Donnadieu Desprières? Surtout, ces religieux qui hantent le livre sont tous plus barrés les uns que les autres : il y a les nonnes lesbiennes, nymphomanes et les prêtres aux penchants plus que tendancieux.
Mais c'est pour ce côté déjanté et complètement dénué de toutes barrières qu'on accroche à ce livre. Non pas qu'il soit sensationnel, mais ce monde nouveau où chacun s'accroche au moindre miracle nous donne envie d'y croire nous aussi.
Une chose est sûre, plus d'une fois je me suis demandée où est-ce que Tittensor m'emmenait. La quête de Kevin pour récupérer le corps de sa mère et l'enterrer dignement semble être la mission du siècle alors qu'il est juste naturel d'enterrer les siens. C'est distrayant de voir comme il peut être périlleux de remettre les choses dans l'ordre. Les choses vont toujours de travers, c'est dans leur nature. Voilà la loi de Carmody qu'on pourrait retenir et adopter !

La croisade de Carmody - John Tittensor ; traduction de Gilles Mourier (10/18, 1997, 204 p.)

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Commentaires
G
Pas trop tentée, je crains que ce ne soit un peu trop déjanté pour moi.
M
@ Manu : Déjanté, c'est le mot ! Et encore, je crois qu'il n'est pas assez fort !<br /> <br /> @ A girl from earth : C'est aussi cette combinaison gagnante qui a fait que je me le suis procurée. Et finalement, ce fut une bonne surprise !<br /> <br /> @ Alex-Mot-à-Mots : Oui, Tittensor est allé nous chercher des mots superbement construits ;)<br /> <br /> @ Valérie : J'approuve, la couverture de celui-ci en est encore un bel exemple !
V
Les romans de 10/18 me font toujours envie. J'adore leurs couvertures.
A
Rien que le nom de spersonnages me donne envie de le lire.
A
J'avais déjà été tentée par le côté déjanté de ce roman, australien qui plus est, ce qui attisait ma curiosité, et puis PAL, LAL, et toujours pas pu le commencer!
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