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Chez Mélopée
10 février 2012

Le fils de Michel Rostain

Bien le bonsoir tout le monde et bon week-end ! Que je vous raconte le pourquoi de ce livre... Je cherchais Nos étoiles ont filé d'Anne-Marie Revol (qui était emprunté) et suis tombé, à la même cote, sur ce livre-ci dont je n'avais jamais entendu parler. Et pourtant mon ami GR avait mémorisé quelques billets : Aproposdelivres, Lili Galipette, Mango.

Attention, sujet sensible !
 
9782361070175
 
L'auteur dresse dans ce premier livre un épisode douloureux de sa vie qui l'a touché de près, en tant que père, puisqu'il a perdu son fils d'une méningite foudroyante. Là où les jours passaient dans un trio familial harmonieux où parents et enfant communiquaient bien, s'est installée une absence, un manque qui touche famille mais aussi amis et proches. En quelques heures, les symptômes ont laissé place à un jeune homme, nommé "Lion" dans le texte, inerte et avec de grandes tâches noirâtres sur tout le corps synonymes de maladie fatale. C'est qu'il était pourtant plein de projets et multipliait les activités, ce jeune homme de 18 ans. Qu'est-ce qui pouvait laisser présager qu'il serait emporté si rapidement? Rien à vrai dire et c'est ce qui est d'autant plus frustrant !

Je tiens avant toute chose à préciser qu'il n'y a pas de pathos dans ce récit. Ce serait pourtant bien facile de s'apitoyer sur la situation, de larmoyer sur cet événement tragique avec force détails sordides ou tout du moins intimes. Mais le père parle avec beaucoup d'amour de ce rejeton qui a occupé une place immense dans sa vie (c'était un fils unique, brillant et bien dans sa peau) avant de partir brusquement alors que la veille les discussions allaient bon train et qu'ils s'étaient même autorisés dernièrement une sortie au théâtre ensemble, joyeuseté appréciée par tous. Les mots de ce père m'ont touché au même titre que ses émotions retranscrites avec une sorte de pudeur, que toutes les étapes de son deuil : l'annonce, l'enterrement, le retour à un quotidien beaucoup trop morne avec cette prise de conscience de l'innommable. J'ai particulièrement apprécié la fin de l'histoire, presque légère et teintée d'espoir. Elle m'a donné du peps et j'ai trouvé qu'elle faisait un joli pied de nez au destin.
Bon, je ne vais pas le nier, les lignes suivantes et quelques autres m'ont quand même tiré des larmes. Mais c'était "pour la bonne cause" !

Quand on demandait à papa quel était son signe astral, il ricanait. Il disait qu'il se foutait éperdument de connaître son signe du zodiaque, et encore plus son ascendant. Il ajoutait qu'il ne savait qu'une chose, le nom de son descendant : "Lion", moi. Aujourd'hui où je viens de mourir, papa n'a plus rien, ni ascendant ni descendant. (p. 13)

Michel Rostain a obtenu le prix Goncourt du premier roman pour cet ouvrage. Et je confirme, c'est un livre poignant qui mérite tout à fait d'être remarqué ! Il ne s'agit pas seulement d'une réalité (qu'on préfèrerait éloigner le plus possible), c'est aussi un bel hymne à la vie et à la famille !
 
Le fils - Michel Rostain (Oh éditions, 2011, 174 p.)
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Commentaires
S
Ce livre n'est définitivement pas pour moi : le sujet est bien trop sensible.
M
@ Leiloona : Je ne peux qu'attendre ton avis. De toute façon, on ne peut rester insensible.<br /> <br /> <br /> <br /> @ Alex : Ca, tu l'as dit !<br /> <br /> <br /> <br /> @ Aifelle : Oui j'avoue avoir eu quelques préjugés avant de me lancer. Et finalement dès les premières pages, c'est d'une sensibilité rare. Emouvant !<br /> <br /> <br /> <br /> @ Clara : Pour "Nos étoiles ont filé", il est maintenant dans ma PAL. Quant à celui-ci, c'est à toi de voir mais il est très bien !<br /> <br /> <br /> <br /> @ Djemaa : Merci de ce petit commentaire. C'est un plaisir d'entrainer quelques rêveurs à ma suite !
D
Bonne semaine et merci de nous faire un peu rêver... Pascal.
C
J'ai peur de le lire...je n'avais pas réussi à lire "nos étoiles ont filé".
A
Le sujet me fait forcément un peu peur, mais j'essaierai de le lire un jour. L'auteur a l'air d'avoir une belle sensibilité.
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