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Chez Mélopée
27 juin 2012

Ne riez pas de mon histoire d'amour de Nao-Cola Yamazaki

S'il est bien une littérature dont je suis peu familière, c'est bien la japonaise mais ma résolution récente est bien d'y remédier. Car ce n'est pas faute de m'en avoir vanté les mérites, surtout à travers l'incontournable Murakami que je projette de découvrir très prochainement. Ici, j'ai choisi de découvrir une jeune auteur japonaise qui, dans son livre, explore les sentiments d'un point de vue masculin. Car l'amour, vu par une femme, c'est une constante sur laquelle j'ai volontiers mon mot à dire, mais écrire ces mêmes sentiments par l'intermédiaire d'un jeune adulte, c'est quelque chose qui m'intriguait.
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Isogai a 19 ans et, bien que sérieux dans les études et investi dans de solides amitiés, il est relativement novice des relations amoureuses. Lorsque Yuri, sa prof d'arts plastiques âgée de 39 ans, lui propose de poser pour elle dans son atelier en dehors des cours, c'est une invitation qu'il ne refuse pas bien au contraire, flatté d'avoir attiré son attention. A partir de ce moment fort suggestif, une intimité lie nos deux protagonistes qui peu à peu s'installent dans liaison, à l'écart de monde. C'est à dire que Yuki est mariée, qu'elle est relativement heureuse en ménage et qu'elle ne compte donc pas quitter son mari. Isogai lui, au fil des jours, s'éprend davantage de cette femme qu'il ne voit que pour les bons moments, avec qui il partage repas et débats sur le monde. Mais, un jour qu'ils sont chez Yuki, profitant de l'absence d'Inokuma (le mari), celui-ci débarque plus tôt que prévu. C'est le début des complications qui entrainera leur passion dans la tourmente.

J'ai trouvé ce récit fluide et agréable avec une large part de la narration accordée aux dialogues. Dès de le départ, j'ai supposé que la relation ambiguë qui se construisait sous mes yeux était le fait d'un concours de circonstances et que Isogai, faute de mieux, consacrait ses premiers émois à cette femme comme un interlude avant LA grande histoire d'amour. Sauf qu'il faut se rendre à l'évidence, Yuki est bien plus qu'une passade pour notre narrateur, elle s'impose comme une amie, une complice et une maitresse et c'est que lui attend de la femme de sa vie. Quelque part, on se doute que la relation est vouée à l'échec. Après tout, on a envie d'y croire avec lui car malgré les divergences identitaires (position sociale, âge...), l'art les a réunis et ce n'est finalement pas un hasard.
On a quand même un pincement au cœur lorsqu'on le voit laisser filer une jeune fille de son âge, En, qui semble bien plus à même de lui proposer un avenir. Ne ferait-il pas le mauvais choix en donnant sa préférence à la première arrivée?

C'est un beau récit qui se lit vite et qui parlera à tous les amoureux, qu'ils soient orientaux ou occidentaux !
Petit aparté : j'aime beaucoup la couverture avec ce papillon qui virevolte tel un amour fuyant !
Ne riez pas de mon histoire d'amour - Nao-Cola Yamazaki ; traduction de Ryôji Nakamura et René de Ceccatty (Éd. du Seuil, 2012, 92 p.)
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Commentaires
K
Je suis bien tentée par le côté "art" du truc... pourquoi pas!
C
La couverture est très belle, en effet ! Par contre ce roman ne m'a pas laissé un grand souvenir, j'avais trouvé le personnage principale assez creux et mou et sa maitresse agacante et égoiste. Je n'étais pas du tout parvenue à m'identifier ou à m'attacher à ces héros romantiques !
D
Un roman parlant d'amour et de façon original ça me tente. Merci pour l'idée !<br /> <br /> La couverture me fait penser à celle de "Geisha"<br /> <br /> Bisous et bon WE !
M
C'est vrai que je m'efforce de sortir des sentiers battus et de découvrir des ouvrages dont je n'avais jamais entendu parler avant. Il n'empêche que l'immense Murakami me tente aussi !
A
J'aime beaucoup tes choix côté littérature japonaise! Ils sortent un peu du lot, de ce qu'on voit commentés habituellement, et ont l'air de valoir franchement le détour!
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