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Chez Mélopée
19 juillet 2012

Je reviendrai avec la pluie de Takuji Ichikawa

Le roman qui suit m'a attiré par son titre, sa couverture (quoiqu'à bien y regarder la demoiselle est finalement bof bof) et, surtout, par sa quatrième de couverture. Moi aussi je voulais du dépaysant, de la magie alors pourquoi ne pas tenter cette histoire pleine d'espoir?
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Takumi est un jeune veuf qui vit seul avec Yûji, son fils âgé de six ans. Sa femme, qui a été emportée par la maladie rapidement, lui a fait une promesse : qu'elle reviendrait à la saison des pluies. C'est un engagement un peu difficile à tenir mais Takumi y songe sans cesse, tandis que son petit foyer vire au grand capharnaüm. Et au premier jour de la saison humide, la promesse se réalise puisque Mio est là, attendant sagement au bord d'une clairière. Seul bémol à ce retour, Mio a perdu la mémoire. Takumi se met donc en devoir de lui raconter leur histoire, de leur première rencontre à cette fin précipitée. C'est touchant de suivre ce couple qui s'apprivoise à nouveau, qui réapprend à s'aimer alors que le fils lui s'habitue à ce retour inespéré. Sa mère lui a été rendu et il compte bien passer encore plus de moments complices avec elle.
Il y a aussi, dans leur environnement proche, le professeur Nombre, un ami de la famille, avec qui ils aiment converser et qui ne semble guère surpris par cette nouvelle chance donnée à tous. La vie est tranquille, le fils continue ses passions quotidiennes : ramasser écrous, boulons et pignons, tandis que le père se replonge dans un passé où tout n'a pas toujours été facile entre eux (quelle histoire que celle qu'ont vécu les parents !).

Je dois bien avouer que le résumé du livre m'avait quelque peu alléchée. Car il me semblait inconcevable qu'une jeune femme puisse revenir à la vie et regagner son quotidien, comme si de rien n'était (qui ne rêverait pas d'un éternel recommencement?). Sauf que la magie opère et que la situation semble devenir normale au fil de la réintégration progressive, de l'investissement de Mio auprès des deux hommes de sa vie. Comme Yûji, le fils, on espère sincèrement que la mère restera auprès d'eux dans ce climat familial si équilibré et harmonieux. Toutefois, on voit s'égrener les jours et la saison des pluies tire irrémédiablement à sa fin. Qu'en sera-t-il lorsque le beau temps sera revenu? Les cœurs seront-ils au beau fixe?
Le texte est tour à tour sensible, fort et émouvant. Le trio qu'on suit là est peut-être banal mais il n'en est pas moins extrêmement aimant et courageux, dans les nombreuses épreuves traversées. Je le confesse, les larmes me sont montées au yeux car la poésie n'était jamais bien loin et le grand bouleversement aussi.

- Oui, toi. Toi, qui ne ressembles à personne d'autre. Mon petit prince anglais.
- C'est qui ça?
- Un petit quelqu'un qui a toujours le nez qui coule, qui aime collectionner les déchets inutiles, et qui a pour habitude de demander "Vraiment?" à tout bout de champ.
- Vraiment?
(p. 280)

Un premier roman tout en bonheur et qui véhicule une énergie positive ! On a envie de profiter des gens qu'on aime car cette fable contemporaine fait figure de parenthèse enchantée dans un monde un peu morose (et ce n'est pas le temps qui me contredira grin).

Je reviendrai avec la pluie - Takuji Ichikawa ; traduction de Mathilde Bouhon (Flammarion, 2011, 320 p.)

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Commentaires
C
Tiens, la photographe de la couverture ne serait pas Liu Xiaofang ?!
M
Ce roman a rencontré un succès phénoménal au Japon et le titre m'a beaucoup tenté ... mais un je ne sais quoi me fait encore réfléchir !!
K
Tu en parles de façon ma foi très tentante! Noté!
M
Oh tu as su me tenter bien comme il faut avec ce beau billet !
I
Dans un premier temps, il m'avait tenté puis beaucoup moins maintenant. D'un autre côté, j'en ai tellement à lire, qu'il vaut mieux que je le laisse un temps celui-ci de côté !
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