Comme les amours de Javier Marias
Peu de temps après la femme revient au café et Maria décide d'engager la conservation avec cette inconnue pourtant si familière. Le contact est plutôt facile entre les deux femmes esseulées qui se trouvent des affinités et se racontent. La jeune veuve est effondrée mais avide de discussions et trouve du soutien en ces gens qui l'entourent et lui témoignent leur sympathie. Dans le lot, il y a non seulement la narratrice mais aussi, et surtout, Javier Diaz-Varela, le meilleur ami du mari assassiné qui se fait confident de confiance. Celui-ci se rend de plus en plus disponible et, son charme aidant, entame une relation avec Maria. C'est le point de départ d'une relation parallèle aux multiples rebondissements.
Cette histoire m'a surprise car elle m'a fait croire à une histoire de deuil, d'amitié dans une sorte d'admiration contemplative de la part de la protagoniste principale. Mais le tour que prend les événements est bien plus dérangeant car les héros ne sont plus tout à fait ceux que l'on croit. Maria en alliée compatissante devient maitresse d'un homme qui la hante, rencontre imprévue qui l'absorbe totalement.
Le prétexte du départ, ce couple amoureux au café, devient secondaire avec cette relation annexe de la spectatrice (narratrice) avec l'ami du couple, le charismatique Diaz-Varela. Cette passion dévorante de la part de la jeune femme permet d'intégrer certains secrets entre les différents personnages. Et, allez savoir pourquoi mais le hasard n'en est peut-être pas un, concernant les relations entre les uns et les autres.
C'est une intrigue bien ficelée qui permet de faire ressortir toutes les ambiguïtés et les ficelles du sentiment amoureux. Qu'il soit naturel et passionné ou feint et modéré, l'amour rend les héros de cette histoire fragiles et pleins de faiblesse.
L'histoire finit comme elle démarre, à la terrasse du café, mais absolument pas comme on le croit.
Comme les amours - Javier Marias (Gallimard, 2013, 384 p., coll. Du monde entier)
9/12