Alors Belka, tu n'aboies plus? de Furukawa Hideo
Je tiens d'ores et déjà à dire que ce n'est pas du tout le genre de livres vers lequel je me tournerais en temps normal. Toutefois, la couverture m'a paru attrayante tout comme la quatrième de couverture qui évoque un "roman polyphonique au rythme trépidant et d'une insolence extravagante qui remet en cause l'autorité naturelle de l'humanité sur le monde".
Le début de ce récit se situe en 1943 sur les îles Aléoutiennes, archipel du Pacifique nord. Une garnison japonaise y est passée et a laissé sur place trois chiens : Masaru, Kita, Masayû et Explosion. Ce sont les points de départ d'une incroyable chevauchée à travers l'Histoire, à travers les continents et à travers les générations successives. Bien loin de dépérir, ils vont procréer mais aussi diversifier leurs champs d'action. Après avoir été soldats, ces chiens-là et leurs descendants vont devenir chiens de traineau, chiens de garde, chiens de race (pour concours de beauté), renifleurs de drogue... destins hors-norme pour des chiens d'exception. D'ailleurs, l'un des leurs aura aussi le privilège de découvrir l'univers.
Début d'été.
Anonyme a un ennui. Anonyme est en bonne santé... Il a bien grandi. Autrement dit, il n'est plus un chiot. Il n'a plus la taille d'un chiot. Son corps s'est bien développé. C'est ça l'ennui. Pourquoi le monde a-t-il rétréci? De nombreuses galeries au niveau quatre sont devenues trop étroites pour qu'il puisse passer.
"Pourquoi?" se demande anonyme, et ça lui fait mal.
"Pourquoi le monde rétrécit-il?" se demande-t-il.
Il crie. "C'est tout serré !"
Un monde tout petit comme ça, ça ne suffit pas ! (p. 255)
Alors Belka, tu n'aboies plus? - Furukawa Hideo ; traduction de Patrick Honnoré (Ed. Philippe Picquier, 2012, 381 p.)