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Chez Mélopée
6 octobre 2010

Syndrome 1866 (T.1) de Naoyuki Ochiai

J'ai incontestablement bien accroché à ce manga dont la couverture m'avait intrigué et devant laquelle je passais en sachant que j'allais tôt ou tard y venir. Et que j'avais raison !

 

syndrome_1866_1

 

Miroku est comme beaucoup de jeunes actuellement, un neet (not in employment, education or training) c'est-à-dire un jeune homme en rupture sociale : qui ne suit plus aucun cursus et qui est sans emploi. Bref, il est bien isolé et presque en rupture familiale puisqu'il vit loin de sa mère et de sa soeur de qui il cherche à s'éloigner.
Un soir dans la rue il se fait aborder par une collégienne (Risa) qui lui propose ses services en tant que prostituée. Choqué, il décide de remonter la filature et tombe sur Hiraku, proxénète en puissance et pourtant elle aussi collégienne. Miroku décide donc d'observer le manège et peu à peu germe en lui l'idée de se venger. Car Risa est traitée comme un chien, qu'elle s'exécute sans discuter et qu'Hiraku amasse le pactole sans aucun remords et fait même preuve d'un sadisme rare pour quelqu'un de son âge. Même si notre héros est étranger à l'affaire, il n'en reste pas moins outré, révolté et décide d'éliminer Hiraku, celle qui de son plein gré soumet et rabaisse les gens.
Est-ce un bien pour la société de se faire justice soi-même? Est-on suffisamment distancié et raisonnable pour tirer les ficelles et décider de l'existence d'autrui?

La quatrième de couverture nous indique que c'est une adaptation libre de Crime et châtiment de Dostoïevski. Autant vous dire que la référence m'a pour le moins interpellé car, même si je n'ai pas lu ce chef-d'œuvre russe, Les frères Karamazov restent dans mes top 5 des meilleurs livres lus jusque-là. Donc voilà, citez Dostoïevski et vous pouvez être sûr que je courrai derrière !
J'ai eu un peu de mal à me faire au dessins qui ne ressemblaient pas à ceux que j'avais vus dans d'autres mangas : moins stylisés, moins "approfondis". Toutefois, une fois prise dans l'action j'ai été embarquée par le fil narratif : par ce héros qui a l'air de perdre les pédales face à une injustice parmi tant d'autre. On lui sent l'âme d'un justicier mais a-t-il les épaules suffisamment solides pour supporter les "outrages" subis par de parfaits inconnus?
Voilà un premier tome qui a tenu toutes ses promesses : il m'a posé de vraies interrogations, m'a incité à me procurer la suite et c'est bien quelque chose que je vais lire illico presto.

C'est un fait, j'aime les mangas ambitieux, les mangas à suspense qui soulèvent des problématiques, qui soulignent les grands maux de notre siècle et ici j'ai été servie !

Syndrome 1866 (T.1) - Naoyuki Ochiai ; traduction de Tetsuya Yano (Delcourt, 2010, 228 p.)

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Commentaires
M
@ Karine:) : Quant à moi il faudrait que je lise encore beaucoup de classiques. En tout cas oui, ne passe pas à côté de ce très bon seinen !
K
Je note avec empressement... il faut que je lise Crime et châtiment avant, par contre!!
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