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Chez Mélopée
10 janvier 2016

Le dernier des fous de Timothy Findley

Paru en 1967, ce livre a été une première fois édité par le Serpent à plumes en France et réédité tout dernièrement par Libretto.
C'est une chronique familiale que l'histoire qui prend place dans ce roman. C'est plus précisément l'instantané d'un été, à la fin des années 60, dans une maison cossue de la campagne canadienne.

dernier_fous



Hooker Winslow, le narrateur, a 11 ans et est le dernier d'une famille qui part à la dérive. La mère ne quitte pas sa chambre, à l'étage, suite au décès du dernier enfant, à la naissance. Le père, quant à lui, est tétanisé par l'échec de son couple et se mure dans le silence. Quant à Gilbert, le frère aîné, il a lui aussi ses névroses et patauge dans un alcoolisme déraisonné. Dans ce huis-clos où n'évoluent que peu de connaissances : Rosetta (la tante), Iris (la bonne), c'est étouffant comme les messes basses vont vite et comme le silence ternit les relations humaines.

Timothy Findley parvient brillamment à nous plonger dans une atmosphère tantôt pesante, tantôt dérangeante. Il met en lumière un gamin qui semble porter toute la misère sur ses épaules. Quand on commence à médire du grand frère, Hooker se met en devoir de voler un revolver pour venger les propos infamants.

Tout au long de ma lecture, j'ai eu du mal à m'imaginer que ce récit avait été écrit il y a près de 50 ans tant des éléments de l'actualité sont prégnants. La problématique de se faire justice soi même n'est pas passéiste, et l'isolement des petites gens de la campagne est lui aussi une notion qui perdure. En somme, Findley a réussi à livrer une chronique intemporelle d'une famille qui peine à retrouver le chemin du dialogue et du vivre ensemble. L'été passé en leur compagnie ne leur permettra malheureusement pas d'esquisser un avenir prometteur. Animaux et humains sont comme pris dans un champ de souffrance insurmontable. Et le titre, lui, prend inexorablement tout son sens.

Merci à Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une opération Masse critique ainsi qu'aux éditions Libretto.

Livres contre critiques

Le dernier des fous - Timothy Findley ; traduit par Nadia Akrouf (Libretto, 2015, 273 p., coll. Littérature étrangère)

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Commentaires
A
Tu me mets l'eau à la bouche.
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